Drame · Grains de sel de la rédaction
LA MARCHE, une comédie de Nabil Ben Yadir, un film militant sur la solidarité et contre le racisme
Synopsis
En 1983,dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.
La marche est un film basé sur une histoire vraie, celle de quelques jeunes de la cité des Minguettes qui ont en 1983 lancé une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, en France.
Tout commence après que Mohamed a reçu une balle dans le ventre tirée par un policier à bout portant ; entre vengeance et lutte contre le racisme, Mohamed qui lit Gandhi et Martin lutter King n’hésite pas un instant, ce sera l’origine du déclenchement de la marche. En 1983, les faits divers de violence raciale font l’ouverture des journaux télé, la France « black-blanc-beur » n’est pas encore identifiée, et les crimes racistes arrivent dans les trains ou devant les écoles, personne n’est épargné. A l’arrivée à Paris les 4 jeunes marcheurs furent encadrés par plus de 100 000 personnes venues les soutenir.
Dans un tel contexte difficile de ne pas parler de film militant, mais le réalisateur Nabil Ben Yadir se défend de vouloir forcer le trait, bien au contraire, il expose les faits dans une fiction proche de la réalité avec beaucoup de conviction :
Il s’agit d’un film choral, la caméra met en lumière à tour de rôle les membres fondateurs de cette marche pour l’égalité, ce qui permet d’éclairer sous plusieurs angles les différentes motivations de ces marcheurs.
Nabil Ben Yadir, le réalisateur a su parfaitement nous replonger dans l’univers des années 80 (oh my god !) : coupe de cheveux, blousons synthétiques et images «vintage», tout y est, même quelques actus de l’époque qui conforte dans le ton vérité. Découpage serré, graine de révolte pacifique, excitation et mobilisation de la jeunesse, une histoire de bande bien rythmée ou les rebondissements se font multiples, mais parfois à vouloir tout dire on trouve quelques redites. L’ambition des personnages alliée à la fougue de la jeunesse fait de ce film bourré d’émotions un discours politique pour une société solidaire. Les doutes que ressentent les personnages confrontés au racisme ambiant sont toujours présents ce qui permet de faire évoluer les personnages tout au long du film ; Une belle technique pour donner autant de poids à tous ces rôles et faire passer des messages aussi bien sur la société d’hier que celle d’aujourd’hui et des relations entre les citoyens, entre les générations. On dit que les marcheurs se seraient fait au final voler leur marche par des partis politiques qui auraient pris le dessus lors du discours à Paris. Ça ne me paraît pas dérisoire pour autant, car grâce à eux ils ont réussi à faire passer la durée d’une carte de séjour de 3 ans à 10 ans en marchant seulement pendant 2 mois.
Olivier Gourmet et Tewfik Jallab incarnent avec beaucoup de réalisme leurs personnages et ils portent indéniablement le film, bien que les nombreux seconds rôles soit très présents. Charlotte Lebon qui n’a enfin plus le rôle de séductrice pour 3 sous est enfin joliment convaincante.
Cinématographiquement, l’écriture enlevée et précise est très divertissante, mais n’a pas l’envolée des grandes fresques ou des grandes causes.
Merci pour avoir su remettre en lumière cet épisode de notre histoire récente.
Allez, j’arrête mon cinéma, comme disait papa et je vous souhaite une Bonne séance !
Making of