* Disponible en DVD Blu-ray · Drame · DVD · DVD décembre 2013 · Films & media · Grains de sel de la rédaction
Grigris de Mahamat-Saleh Haroun, la descente aux enfers d’un personnage que l’on aurait aimé mieux connaître, dans la nuit sombre de N’Djamena. en DVD (4 décembre)
Synopsis
Grigris est le nom du jeune interprète masculin, qui malgré la malformation de sa jambe est un excellent danseur qui se produit dans les bars de N’Djamena. Il va faire la connaissance de Mimi, splendide créature qui s’espère mannequin, mais paye sa vie en se prostituant. Ensemble, ils sont les mal-lotis de cette ville tchadienne et sont broyés par une société urbaine en développement.
Peu de films sortent d’Afrique avec une volonté de faire découvrir ce continent, et peu de place lui est offerte. Ce film a eu les honneurs de Cannes et donc une visibilité certaine à sa cause, montrer les déboires de la société tchadienne et les fléaux qui la hantent.
Pour raconter son histoire, Mahamat Saleh Haroun a choisi un personnage tout à fait hors du commun, le jeune Souleymane Démé, une gueule, une démarche due à sa jambe atrophiée, une sensualité et une danse hypnotique. Quand Souleymane est sur la piste de danse, le public l’acclame et il s’enivre de sa popularité. Mais en dehors de la piste, l’acteur est beaucoup moins serein, son personnage est taiseux et indécis, mal à l’aise dans toutes les circonstances.
Ce contraste entre la force et pugnacité qu’il a fallu à Souleymane pour s’exhiber devant le public et ses hésitations dans les autres situations sont difficiles à appréhender. Malheureusement le film étant plus suggestif qu’explicatif, on ne se saura rien de qui est vraiment Souleymane Démé.
Pour nous montrer la fraude et les fléaux d’une capitale tchadienne, le réalisateur a plongé son personnage principal dans une sombre histoire de trafic d’essence et de règlement de compte brutal comme on les connaît dans les mafias du monde entier.
Un parti pris de scénario qui fait porter sur les épaules de ce jeune danseur ce polar sombre qui va précipiter les amants malheureux dans la fuite. Une surenchère d’histoires dont aucune n’est vraiment développée. En les multipliant ainsi le film ne développe ni les qualités du danseur et sa persévérance, ni les personnages parallèles, comme la jeune Mimi. On traverse les situations, caméra à l’épaule en suivant Souleymane dans cette jungle urbaine.
Alors il faut prendre le film comme il vient, brut de décoffrage, comme une promenade dans les bas fonds de N’Djamena. Et spectatrice, je me suis senti frustrée de ne pas mieux connaître ces personnages et de n’être qu’observatrice.
Heureusement que la lumière est splendide, et que la caméra a su capter cette énergie de l’espoir ou du désespoir quand Souleymane danse.
Une fin ambiguë, choc, qui elle aussi ne sera pas développé ; mais le contraste saisissant de la ville et de la communauté éloignée souligne toute la richesse des sujets ébauchés dans le film.
Allez, j’arrête mon cinéma, comme disait papa et je vous souhaite une Bonne séance !
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Extraits
«Grigris», les corps étranges de Mahamat Saleh Haroun
Slate.fr – par jean-Michel Frodon
publié le vendredi 12 juillet 2013
Passé injustement inaperçu lors de sa présentation à Cannes en compétition, Grigris est un film qui ressemble au personnage qui lui donne son nom: à la fois difforme et super-élégant, tonique et en porte à faux.
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Trois questions à… Mahamat-Saleh Haroun
LeMonde.fr – propos recueillis par Clémentine Gallot
publiés le vendredi 12 juillet 2013
Grigris a-t-il été élaboré comme un film dansé ?
Je voulais d’abord raconter l’histoire de trafiquants d’essence qui traversent le fleuve du Tchad au Cameroun au péril de leur vie. Puis, en rencontrant l’extraordinaire danseur Souleymane Démé pour le rôle principal, j’ai intégré la danse au scénario, sans tomber dans la fascination.
Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur de “Grigris” : “Un film de danse qui bascule dans le milieu des trafiquants”
Télérama – propos recueillis par Laurent Rigoulet
publiés le lundi 8 juillet 2013
Entretien avec Mahamat-Saleh Haroun, réalisateur de “Grigris”
Vous vous êtes toujours battu pour produire et diffuser vos films en Afrique, les choses avancent-elles?
Oui. Et les sélections cannoises sont d’une grande aide. Après le prix [du jury, ndlr] d’Un Homme qui crie, le retentissement a été tel que l’état tchadien a investi, pour la première fois, quelques centaines de milliers d’euros dans la production de Grigris. C’est une grande avancée. Et la présence du film en compétition permet d’enfoncer le clou et de reparler de notre projet d’école de cinéma, dont la construction pourrait commencer en 2014.
La nuit, le Tchad est «Grigris»
Next.Liberation.fr – par Didier Péron
publié le jeudi 23 mai 2013
Grigris relève du polar urbain, mais le traitement que lui réserve Haroun consiste à ralentir le rythme et à montrer le héros indécis entre action et passivité.
Démé est le mur porteur du film, mais on peut aussi considérer que le scénario le sous-utilise.
Quelque chose empêche le film de décoller. Cela tient sans doute à une stylisation plaquée sur une réalité comme on pose un filtre photographique sur une prise de vue brute. Alors oui les images sont belles, il n’est pas un plan qui ne puisse être détaché de l’ensemble et admiré comme une composition digne d’éloge (le chef op Antoine Héberlé est à son meilleur), mais pourquoi les personnages sont-ils si peu complexes …
la Grande Table reçoit : …, Mahamat SALEH HAROUN …
France Culture – La grande Table (2ème partie) – animé par Caroline Broué
émission du jeudi 23 mai 2013
début de l’entretien 1’40 »
Cannes : Grigris (Only God Forgives &)
France Culture – La Dispute – animé par Arnaud Laporte
émission du mercredi 22 mai 2013
La Dispute toujours installée à Cannes vous propose une nouvelle sélection de films en compagnie des critiques suivants :
-Jason Solomons (The Observer)
-Charlotte Garson (Cahiers du cinéma)
-Antoine Guillot (France Culture)
début : 27’30 » Une critique pleine d’indulgence …