Microbe et Gasoil de Michel Gondry

Synopsis

Microbe est un enfant timide, souvent plongé dans ses dessins. Gasoil, garçon inventif et déluré, est parachuté en cours d’année dans sa classe. Immédiatement une amitié profonde se noue entre eux. Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n’ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. À l’aide d’un moteur de tondeuse et de quelques planches de bois, ils se mettent à fabriquer leur propre « voiture » et partent à l’aventure sur les routes de France…

LES BONNES RAISONS DE VOIR CE FILM:

Gondry reprend les commandes de son imaginaire et de ses bidouilles fictionnelles en laissant de coté les nombreux effets spéciaux. En avant, on dépoussière le road movie buissonnier et la guerre des boutons, roulez jeunesse, voici les aventures rocambolesques de deux gentils énergumènes. Tout est décalé à la Gondry, les personnages sont ficelés de débrouillardise et ancrés dans un univers d’auteur comme il y en a peu dans le cinéma. Chacun est une peinture vivante et « extra-ordinaire » extraite des doux rêves de MG.
Les personnages ne jouent ni juste ni faux, il jouent le répertoire d’un homme qui habite sur sa propre planète et c’est cela qu’on aime. Même Audrey Tautou est une fée clochette aérienne et symbolique. Tout en décalage, le réalisateur nous offre des points de vues hors champs du CAC 40, hors téléphonie mobile et autre indispensable technologie pour personne saturée. Non loin du récent Bruno Podalydès et de son échappée en kayak, Gondry nous propose de chevaucher les routes secondaires, véhiculé par un moteur de tondeuse à gazon, aux cotés des jeunes Microbe et Gasoil.
L’aventure est rafraichissante et joliment emmenée, ponctuée de répliques romanesques.
La confrontation des mondes, des rêves et de la réalité, le bricolage ingénieux d’une voiture à remonter le temps de son enfance.

ET LES RAISONS DE FAIRE L’IMPASSE :

Il s’agit d’un film récréatif et poétique : adorable. Mais il est difficile de ne pas penser au sublime film de Clio Barnard « the selfish giant » qui reste un must dans l’univers de la débrouillardise, des classes sociales et de l’adolescence.