Révolution Zendj de Tariq Teguia
Synopsis
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Ibn Battutâ, la trentaine d’années, est journaliste dans un quotidien algérien. Un banal reportage sur des affrontements communautaires dans le Sud algérien le conduit imperceptiblement sur les traces de révoltes oubliées du 8e au 9e siècle sous le Califat abbaside en Irak. Pour les besoins de son investigation, mais au prétexte d’enquêter pour le compte de son journal sur l’état de la « Nation arabe », IB se rend dans un premier temps à Beyrouth, ville qui incarna durant plusieurs décennies toutes les luttes et les espoirs du Monde arabe.
Ailleurs sur la carte, Nahla, une jeune palestinienne dont la famille est réfugiée en Grèce, revient à Beyrouth sur les traces de son père, un militant nationaliste ayant fuit cette ville aux lendemains de la défaite de 1982 face à l’armée israélienne. Pas de place ici pour une nostalgie des vieilles batailles mais une nécessité, tracer un parcours singulier en apportant des fonds à d’autres palestiniens, dont Rami, échoué dans le camp de réfugiés de Chatila.
Plus loin encore, dans l’Irak sous occupation américaine, Monsieur Prince, entrepreneur multicartes voit grand et compte vite l’argent qui s’accumule à l’ombre de la mission civilisatrice des chars Abrams et des agents privés surarmés. Pour préserver ses revenus exponentiels en en changeant la couleur, il se rend à Beyrouth.
Tous se rencontreront, en le sachant ou non, par hasard le plus souvent, quand ils le désireront parfois. Mais il y aura du temps avant ces collisions, il y aura des ratages et des impasses, des éclipses et des fictions parce que les fantômes sont partout, parce que Beyrouth, la Babylone des révolutionnaires, n’est plus là que dans ses interstices, les énergies dissipées dans quelques négoces, la ligne de front comblée de neuf, un décor spectaculaire où « le regard ne rencontre que les choses et leur prix ». Et IB d’errer, de se perdre pour de vrai ou pour de faux, de « couvrir » Beyrouth en pensant à d’autres fantômes égarés dans l’espace et dans le temps, Alger – Bagdad – l’émeutier masqué de Berriane – les Zendj révoltés, il n’y a plus d’ordre. Dans ce dispositif des vides et des diffractions, Nahla esquive IB et manque Rami, IB poursuit vainement Alî ibn Muhammad, le Maître des Zendj réfuté par l’Histoire.
Bientôt, alors que tous enfin se seront rencontrés, il faudra déserter Beyrouth en fuyards, se choisir un autre exil dont le nom importe peu. Une inespérée ligne de fuite vers le Nord Ouest pour Nahla et Rami, vers l’Est et Bagdad, la Ville des villes pour IB, reporter indécis maintenant au bord de lui-même, sidéré devant l’ampleur du Tigre, dérivant l’arme à la main sur un mashood dans les eaux du Chott el Arab, le Golfe arabo-persique à portée de main. L’Eden atteint ?
Ibn Battutâ, la trentaine d’années, est journaliste dans un quotidien algérien. Un banal reportage sur des affrontements communautaires dans le Sud algérien le conduit imperceptiblement sur les traces de révoltes oubliées du 8e au 9e siècle sous le Califat abbaside en Irak. Pour les besoins de son investigation, mais au prétexte d’enquêter pour le compte de son journal sur l’état de la « Nation arabe », IB se rend dans un premier temps à Beyrouth, ville qui incarna durant plusieurs décennies toutes les luttes et les espoirs du Monde arabe.
Ailleurs sur la carte, Nahla, une jeune palestinienne dont la famille est réfugiée en Grèce, revient à Beyrouth sur les traces de son père, un militant nationaliste ayant fuit cette ville aux lendemains de la défaite de 1982 face à l’armée israélienne. Pas de place ici pour une nostalgie des vieilles batailles mais une nécessité, tracer un parcours singulier en apportant des fonds à d’autres palestiniens, dont Rami, échoué dans le camp de réfugiés de Chatila.
Plus loin encore, dans l’Irak sous occupation américaine, Monsieur Prince, entrepreneur multicartes voit grand et compte vite l’argent qui s’accumule à l’ombre de la mission civilisatrice des chars Abrams et des agents privés surarmés. Pour préserver ses revenus exponentiels en en changeant la couleur, il se rend à Beyrouth.
Tous se rencontreront, en le sachant ou non, par hasard le plus souvent, quand ils le désireront parfois. Mais il y aura du temps avant ces collisions, il y aura des ratages et des impasses, des éclipses et des fictions parce que les fantômes sont partout, parce que Beyrouth, la Babylone des révolutionnaires, n’est plus là que dans ses interstices, les énergies dissipées dans quelques négoces, la ligne de front comblée de neuf, un décor spectaculaire où « le regard ne rencontre que les choses et leur prix ». Et IB d’errer, de se perdre pour de vrai ou pour de faux, de « couvrir » Beyrouth en pensant à d’autres fantômes égarés dans l’espace et dans le temps, Alger – Bagdad – l’émeutier masqué de Berriane – les Zendj révoltés, il n’y a plus d’ordre. Dans ce dispositif des vides et des diffractions, Nahla esquive IB et manque Rami, IB poursuit vainement Alî ibn Muhammad, le Maître des Zendj réfuté par l’Histoire.
Bientôt, alors que tous enfin se seront rencontrés, il faudra déserter Beyrouth en fuyards, se choisir un autre exil dont le nom importe peu. Une inespérée ligne de fuite vers le Nord Ouest pour Nahla et Rami, vers l’Est et Bagdad, la Ville des villes pour IB, reporter indécis maintenant au bord de lui-même, sidéré devant l’ampleur du Tigre, dérivant l’arme à la main sur un mashood dans les eaux du Chott el Arab, le Golfe arabo-persique à portée de main. L’Eden atteint ?
Film algérien, français, libanais et qatari réalisé par Tariq Teguia,
avec Fethi Ghares, Diana Sabri, Wassim Mohamed Ajawi, Sean Gullette, Faek Homaissi, John W. Peake.
Genre : drame Durée : 2h14
Sortie en salle : mercredi 11 mars 2015
Synopsis, photos, affiche, bande annonce : source distributeur (http://www.neffafilms.dz/)