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Syngué Sabour d’Atiq Rahimi en DVD Blu-Ray et VOD
Synopsis
Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte.
La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l’autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante.
De retour auprès de son époux, elle est forcée à l’amour par un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes… Jusqu’à ses secrets inavouables. L’homme gisant devient alors, malgré lui, sa « syngué sabour », sa pierre de patience – cette pierre magique que l’on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances… Jusqu’à ce qu’elle éclate !
Atiq Rahimi est un personnage singulier et extrêmement talentueux.
Cet homme d’origine afghane passe de la littérature au film avec une aisance déconcertante et une qualité d’orfèvre. Il trouve dans les mots et les situations une façon d’emmener son lecteur au bout d’une réflexion et d’une situation… et dans son film, il continue à exploiter la situation avec tous les atouts de l’image. À l’origine, Syngué Sabour est un livre qu’Atiq Rahimi a écrit directement en français et pour lequel il a reçu le prix Goncourt en 2008. Non content de cette récompense suprême, l’écrivain se transforme en réalisateur avec l’aide du scénariste Jean-Claude Carrière et tourne à Kaboul et au Maroc le film Syngué Sabour.
Le talent, c’est de ne pas peindre sur la pellicule « numérique », mais de continuer son œuvre en donnant à voir les images portées par ses mots.
Comme Atiq a également une passion pour la peinture, ses prises de vues sont précises et magnifiées et la lumière a une place fondamentale dans sa réalisation. Du talent il en faut pour nous raconter l’histoire de cette jeune femme de Kaboul, recroquevillée au chevet de son mari dans le coma, héros de guerre foudroyé stupidement par une balle dans la nuque.
L’histoire raconte la vie de cette femme, dans le dénuement le plus complet qui ose parler et se confier à son mari réduit à l’état végétatif. La parole pour unique survie, des confidences intimes à la place de la femme dans la société civile et politique, le chemin de la délivrance pour cette femme sera long.
Parler de l ‘enfance des jeunes filles qui peuvent être échangées en guise de mise dans les combats prisés de cailles, montrer la suprématie du mâle dans ces traditions et dans sa modernité de guerriers abrutis, confesser les subterfuges des femmes qui pour survivre trouvent des solutions inavouables face l’aveuglement obscurantiste de la gent masculine, parler de sexualité sans tabou à travers la réalité d’un couple, de l’adolescence et de la prostitution : voilà ce que révèle ce film, des thèmes rarement abordés dans cette région du monde et dans la simplicité de la confession.
Entre ces quatre murs décrépis, ces deux corps et le livre du Coran sont presque les ultimes acteurs du sens de la vie dans cette région. Il en faut donc du talent pour garder le spectateur en éveil, dans ce presque huis clos terrible. Pour cela, le réalisateur a travaillé ses plans en donnant à la fois du mouvement à sa caméra là ou l’actrice reste figée. Les champs contre-champs n’existent presque pas dans la mesure ou le mari n’est pas expressif, alors la composition des ces tableaux avec ces deux personnages est très picturale. D’ailleurs, Atiq Rahimi reconnaît rechercher des visuels proches de ceux de la peinture classique, en travaillant les plis de la robe du mari ou en recomposant des scènes de guerre avec le chef opérateur Thierry Arbogast, un grand monsieur de la photographie qui travaille avec Luc Besson depuis plus de 20 ans. Pour ce faire, le réalisateur a travaillé avec une caméra Alexa de la marque Ari, une caméra numérique qui permet de conserver une profondeur de champs et une sensibilité importante.
L ‘écriture du scénario est également très travaillé pour contourner ce huis clos, permettre au spectateur de s’échapper de ces 4 murs, et d’appréhender la vie dans cette société. Atiq Rahimi a réussi a filmer la parole en permettant au spectateur occidental d’accéder à la patience. Enfin, il faut parler du rôle fondamental de Golshifteh Farahani, l’actrice sur lequel repose le film.
Outre toute la qualité de la réalisation et de l’écriture ou tout est millimétré, presque trop, il y a l’interprétation et l’incarnation du rôle ; car si le spectateur apprend la patience c’est bien en étant suspendu aux lèvres de Golshifteh qui nourrit son récit d’une touchante présence et pudeur.
Lorsque l’on sort de cette séance, on n’est pas emballé par une grande histoire, on n’est pas transporté d’exotisme, on n’est pas non plus « plus » en colère contre ce régime et les guerres fratricides, mais on est touché par la vie de cette femme et étonnement les ressemblances humaines et intimes qui peuvent exister entre les femmes, quelque soit le pays, la religion ou l’opinion des peuples. Syngué Sabour restera longtemps avec moi, en moi du coté de mon propre jardin secret, comme une confidente.
Allez, j’arrête mon cinéma, comme disait papa. Bonne séance !
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De gauche à droite : Extrait 3, 2, 1 – Bande-annonce
Atiq Rahimi dans le Grand entretien
France Inter – Le Grand Entretien – par François Busnel
émission du mardi 19 février 2013
Entretien avec un écrivain (prix Goncourt 2008) doublé d’un réalisateur : Atiq Rahimi
Jean-Claude Carrière (co-scénariste du film Syngué Sabour)
France Inter – L’Humeur Vagabonde – présentée par Kathleen Evin
émission du mardi 19 février 2013
Kathleen Evin et Jean-Claude Carrière : une jolie rencontre
Golshifteh Farahani : «Ce rôle m’a libérée»
LeFigaro.fr – Le Clap – entretien conduit par Emmanuèle Frois
émission du mardi 19 février 2013
Emmanuèle Frois reçoit Golshifteh Farahani pour
«Syngué Sabour», à mots amers
Next.Liberation.fr – par Jean-Pierre Perrin
publié le mardi 19 février 2013
Sous la jolie plume de Jean-Pierre Perrin vous découvrirez Syngué Sabour en quelques mots
S’entremêlent des confidences, de plus en plus audacieuses, de plus en plus explicites, comme l’accablante nuit de noce et les frustrations sexuelles. Et cette parole nouvelle, comme la musique appelle la danse, entraîne le corps de la jeune femme, qui, à son tour, finit par s’échapper des carcans religieux, sociaux et culturels.
Faut-il aller voir Syngué Sabour-Pierre de patience?
LEXPRESS.fr – par Fabrice Leclerc (Studio Ciné Live) et Eric Libiot (LEXPRESS.fr)
émission du mardi 19 février 2013
Le jeu persan de Golshifteh Farahani
LEXPRESS.fr – par Thierry Chèze
publié le lundi 18 février 2013
Ce portrait de Thierry Cheze nous invite à suivre le parcours de cette jeune actrice à la vie marquée par l’exil mais aussi par un insatiable appétit de vie.
Mais sa vie bascule quand elle est choisie pour jouer face à DiCaprio dans Mensonges d’État. … À l’avant-première américaine, elle choisit de ne pas porter le voile et arpente le tapis rouge en tenue occidentale.
…/…
Tout s’accélère pour elle. Pour autant, elle ne semble jamais courir après les choses. En exil, on vit à un autre rythme. On prend le temps de savourer les bonheurs, même lorsqu’ils s’accumulent. À la manière du temps qui suspend son vol dès qu’elle paraît à l’écran.
Le RDV 18/02/13 avec Atiq RAHIMI, …
France Culture – Le RenDez-Vous – par Laurent Goumarre
émission du lundi 18 février 2013
Suite du programme
Syngué Sabour avec en invité Atiq Rahimi.
(à écouter sur le lecteur ci avant – début 34’15 »)
Golshifteh Farahani, de la persannalité
Next.Liberation.fr – par Violette Lazard
publié le lundi 18 février 2013
Violette Lazard a rencontré une actrice fatiguée mais charmante
Voix grave, presque suave sur la fin des phrases chantantes, Golshifteh nous rassure. «Mais ça va, tout va bien.» Tout son corps, allongé sur un petit fauteuil dit le contraire. Ses pieds, habillés de longues bottes noires et collés à un petit chauffage portatif, crient «j’ai froid.» Sa tête jetée en arrière sur le dossier crie «je veux dormir.»
Violette Lazard nous relate rapidement sa biographie. De ses débuts à 14 ans à sa gloire de maintenant.
Golshifteh Farahani se dévoile à l’écran
M le magazine du monde – par Clémentine Gallot
le vendredi 15 février 2013
Aujourd’hui, dans Syngué Sabour, adaptation par le cinéaste afghan Atiq Rahimi de son roman sur l’Afghanistan en guerre, l’actrice se livre à une performance introspective, sous forme de monologue confessionnel poignant adressé à un époux dans le coma. « Mon personnage, dit-elle, découvre que le corps n’est pas fait que pour souffrir. »
Face au film : Syngué Sabour
Ciné + – Face au film – animé par Pierre Zeni
émission du vendredi 15 février 2013
Le présence de toute l’équipe du film sur le plateau donne une belle dynamique d’entretien