Valley of Love de Guillaume Nicloux

Synopsis

Isabelle et Gérard se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, 6 mois auparavant.
Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre la programme initiatique imaginé par Michael…

LES BONNES RAISONS DE VOIR CE FILM:

Depardieu, pilier fragile du cinéma ; on a vieilli avec lui, on s’est transformé avec lui, on a tendu l’oreille à ses frasques, applaudi ses vers. Comme toujours, il se livre au regard du spectateur sans honte ni pudeur, désarmant, grandiose, sincère (on le croit) et le colosse délicat réussit encore une fois à nous attendrir.
Huppert rejoue ce duo mythique, cette fois avec plus de retenue et moins d’aigus, une fragilité mature.
On pourrait voir ces scènes se dérouler entre les murs d’un théâtre, un huis clos autour du fils absent, du rôle nourricier et assassin de parents. Mais ce serait sans compter avec l’exténuante chaleur, le troisième personnage de l’histoire qui dénude le fil des sentiments. Guillaume Nicloux n’est pourtant pas allé chercher ses dialogues dans une réflexion métaphysique, mais partage avec nous la simple histoire, les rêves et les cauchemars d’un couple cartésien et émotif à la fois en quête de fantôme, sans jugement, sans conseil, sans conclusion
Il ne faut pas chercher dans ce film une fiction, du surnaturel, des explications, juste laisser faire la magie de Gérard et Isabelle. Un tableau de cinéma. On aimerait qu’il reste une image gigantesque de ce film, un Guernica, un instantané sur les corps et les âmes dans un environnement exceptionnel, sans paroles